Aujourd'hui encore nous pouvons dire que nous avons survécu. A ceux qui ne disposent pas de futur, à ceux qui se méfient de demain comme de toute illusion, il reste l'état présent, le sentiment présent, la joie présente; Tous les jours qu'il fait la joie ou la peine sont des concessions auxquelles il ne faut pas attacher trop d'importance. Le retournement des choses et des êtres est la règle pas l'exception. Demain s'il advient peut être ne serons nous plus, seul le dur désir de durer qui envahit notre existence et nous habite, seul ce désir là comme un présent interminable est notre lot. La vie, la vie, la vie, pourquoi n'est elle pas éternelle?
En réalité ce n'est pas l'immortalité que recherche l'humain, mais de voir la joie et le bonheur durer infiniment. Faire durer éternellement ces moments transitoires est le voeu de tant de personnes, quand le poète disait, avec raison d'ailleurs, "sous le pont Mirabeau coule la Seine et nos amours faut il qu'il t'en souvienne, la joie venait toujours aprés la peine. "
C'est pourquoi en ce vendredi saint, jour entre les jours et fête entre les fêtes, pensons encore à nos aïeux, plus savants que nous, et pensons, une pensée légère, sans joie ni tristesse à ceux qui nous ont quitté, à ceux qui ont choisi ou n'ont pas choisi d'êtres emportés par l'éternelle vague du Destin. Les morts les pauvres morts disait encore le poète de la servante au grand coeur; les morts les pauvres morts ont de grandes douleurs....
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