elle ne connaissait qu'une sourate Al Ikhlass

samedi 1 décembre 2012

est-il possible de traduire un Livre religieux en actes ? , réflexion sur l’acte de traduction s'agissant du Coran

Voici la troisième leçon du vendredi saint, jour des poissons.



Je salue donc les meilleurs de mes cavaliers Ouighour. May de noble lignée se sont les tiens. Je défie les bouriate.  Althaye de noble lignée. Je libère pour toi les cavaliers de Cyrrus. Il n’est de terre lointaine où ils n’ont un petit cœur à sauver. Le trente sixième stratagème et le meilleur disent les chinois c’est la fuite, j’en appelle aux parthes. Du Mazandaran jaillissent les forêts, j’en appelle au Mède. May mes cavaliers sont tes élans. Je prends pour toi la sibérie. On m’a traité à Moscou comme un cochon. Tes hommes manquent de chevaux May. Je libère pour toi les cheveaux bardes des deux amériques. Paris n’est pas à l’abri d’une messe, May. Enfants de Chamil, libérez les cavaliers Tcherkesse. J’en appelle aux nobles des montagnes d’Albanie, ils me doivent un sourire et une larme.  Cavaliers, la science n’est pas à l’abri d’une invasion. Princesse d’Altanie, les montagnes de l’Oural libèrent le passage à May de noble lignée. Cavaliers ouighour je vous mets en garde. Le traitre parmi vous sera pendu fut il un millier. Les cavaliers Ouighour May de noble lignée, ont choisi de n’être que deux fussent ils un millier. Cavaliers Turkmen, avancez la garde pretorienne. La Rome Grèce et antique connait ses provinces Althaye de noble lignée. Les Goth sont à vos pieds. Marchez sur Aix la Chapelle. L’empire n’a pas lieu d’être May de noble lignée. Les rois de cette contrée sont aussi des servants. Il n’y a de pire outrage que de les outrager. Les Francs sont chrétiens Altesse de noble lignée. Ils sont servants.la route de Compostelle est ouverte, Altesse de Noble Lignée. Ces cavaliers ne s’arrêttent qu’à Bethleem, dussent-ils pour cela subir les feux des fratricides.  Les Tukmen sont servants May de noble lignée, nous venons d’Angletterre, méfiez vous fourmis de Althaye de noble lignée. La garde écossaise ne reconnait que ses maîtres May de noble lignée, Paris n’est pas à l’abri d’une messe. Et Londres est parfois rose et traitre.  Cent ans de guerre pour celui qui mal y pense, les Ouighour sont arrivés les premiers May de haute lignée. La ville est à vous. Il n’est de pire ennemi de l’homme que lui-même, May de noble lignée, c’est pourquoi vous êtes arrivée à bon port. Le bateau de Noé, est vieux certes, mais il est porté sur terre et sur mer par de pieux coursiers. 

Turkmen mes cavaliers.




Il pleut sur la ville comme il pleut sur mon cœur     disait Verlaine,
Quelle est cette langueur qui pénètre mon cœur,      
ô bruit doux de la pluie par terre et sur les toits,
 Pour un cœur qui s’ennuie ô le chant de la pluie

Mon vœu le plus cher mon petite May, n’est pas d’être un savant, je reste malgré tout un homme modeste, mais un passeur de savoir comme le disait un ami français. Je cueille une fleur ici pour la déposer là. Je suis bien entendu payé pour ce travail et ce travail est un savoir en soi. 

Du temps où je vivais en France, j’avais un ami mauritanien très cultivé (que dieu le protège lui et ses enfants et sa femme qui est française). Il était aussi doué en Français qu’en arabe. Il avait entamé une traduction du Coran. En mon dernier souvenir il s’était arrêté sur la traduction du mot « Mudhaamattaan » dans la sourate alrahman.  Je l’aimais beaucoup et il était aussi un très bon client de la librairie. Il m’avait d’ailleurs invité chez lui à Marseille et je lui ai rendu visite peu de temps avant mon retour au Maroc. Il s’appelait Cheikh. 

Je plaisantais beaucoup avec lui et notamment sur le risque qu’il y avait à publier une traduction du Coran en mettant son nom sur la page de couverture. Je lui avais dit « fais attention c’est un piège que te tend le petit shaytan des fourmis. Une traduction du Coran est par définition par nécessité et par destination nécessairement une interprétation-explication (Tafsir ou Sharh) du Coran , c’est donc une vision personnelle et limitée dans une seule langue. Dans ce cas le français. Si en plus, les éditions Albin Michel te la publient en mettant ton nom sur la couverture, alors cela devient Le-Coran –de-Cheikh –en-Français.
Tu te retrouves l’auteur de cette version du texte en Français et responsable de l’interprétation et la compréhension de tes lecteurs qui ont payé pour lire ton travail garanti de bonne foi et vendu comme énoncé traduit de la parole divine.  Or il va de soi que la pleine dimension d’un texte religieux et d’inspiration divine ne peut être saisie ni par un seul traducteur ni dans une seule langue, ni à une seule époque. Alors, pour plaisanter, je lui disais au moins s’ils publient ta traduction, refuse que l’on mette ton nom sur la traduction et exige que l’on publie le texte avec » anonyme » pour auteur. Au moins l’éternel ne te reprochera pas d’avoir prétendu comprendre ce qu’il avait voulu dire. Tu n’iras que dans le dernier étage de l’enfer et pas plus bas, ce qui est déjà ça de gagné.  »  Laa aamanu Makra Rabbi wa law Ihdaa qadamayya fil jannah Disait Omar Ibnou al Khattab le deuxième calife du prophète.  Méfie-toi des ruses du destin même si tu as mis un pied dans le paradis. Je ne sais pas ce que cet ami est devenu, mais j’ai beaucoup d’estime à son égard. 

Je n’ai donc pas l’intention de traduire le Coran. Mais est-il possible de Coraniser l’apprentissage du français. Et cela c’est ma théorie à moi que j’appelle la science d’une lettre ou en arabe si tu préferes « ilmou ‘harf ». Une pédagogie comme une autre. Ma petite May,  Je vais donc te présenter cette théorie. « Elle est très simple. N’essayez pas de la comprendre » comme aurait dit le jeune Mollah Nasreddin ou Djoha ou Renard le Goupil à l'age de 48 ans.  

La bonne connaissance d’une langue implique la bonne connaissance de ses limites sémantico- logiques.  Par définition l’homme connait mieux les limites sémantico-logiques de sa langue maternelle. La langue de départ. La langue d’arrivée étant la langue que l’on cherche à apprendre. Dans ce cas le français.  Dans notre civilisation arabo-islamique la connaissance du texte coranique est un préalable avant l’entrée à l’école en classe maternelle. Au Maroc les enfants de quatre ou cinq ans vont au Msid, au Masjid, à la mosquée, pour apprendre le texte coranique. Cet apprentissage peut durer jusqu’à l’âge de 10 ou 11 ans. On appelle l’enseignant en dialecte arabo-maghrébin un fqih ou un taleb ou un mollah. C’est parfois l’imam, qui se charge dans les petites mosquées de village de ce travail.

 De nos jours très peu d’enfant ont la chance d’apprendre le texte coranique en entier (en ce qui me concerne par exemple je ne connais par cœur que huit sourates plus ou moins). Il faut savoir que cette pratique est généralisée dans tout le monde arabo-musulman. J’ai eu par exemple un ami arabe chrétien d’orient qui connaissait le Coran presque par cœur. Tout simplement parce que son père voulait que ses enfants connaissent le Coran. J’ai rencontré le père de cet ami, je dois reconnaître qu’il avait beaucoup de sagesse. C’est une simple question de bon sens. Avant d’aller en France j’avais lu moi aussi un peu les évangiles, un peu l’ancien testament et ce qu’on appelle les grands livres de la civilisation (Homére l’illiade et l’Odyssée, la baghvat Gita de l’Inde, le livre du Dao de chine, l’Avesta des Mazdéens, le livre des Morts égyptiens,  le Bardo thobol des Mayas, le livre des morts égyptiens, les contes africains et des cinq continents,  Maymonide, Shaekspeare, Molière, Goethe, Cervantes, Dante, Dostoievsky, et j'en passe,  etc. ) Donc l’apprentissage du texte coranique est un préalable en civilisation arabo-islamique. C’est le capital pédagogique initial et suffisant. Même bien sûr si le jeune enfant ne connait par cœur qu’une seule sourate, par exemple al fatiha. 

Après l’apprentissage du texte coranique , on entre dans la phase de l’apprentissage dit classique à l’école primaire : les Nombres (géométrie et mathématiques, c’est d’ailleurs aussi le titre d’un chapitre dans la thorah de Moîse (sal’am) ) ; l’histoire (dans l’ancien testament c’est comme si l’on étudiait la Génése, l’exode, les Rois, les Chroniques etc), les Lois (qu’il s’agisse des lois de l’univers physique et biologique, Génése par ex, ou des lois sociales par exemple le Deutéronome); la morale, (éducation civique et religieuse).

L’idée n’est pas de révolutionner l’enseignement ni la pédagogie. Mais seulement de raccourcir le long chemin nécessaire pour qu’un élève ait une maîtrise suffisante de la langue étrangère pour pouvoir s’en détacher et donc la dominer. Dominer la langue d’une communauté disait le prophète Muhammad (Sal’am) c’est juguler leurs égarements. (man ta’allama lughata qawmin amina sharahum). Comment raccourcir ce chemin ? Pour ceux qui veulent aller sur cette voie (je ne le conseille pas)  je ne recommande pas la grammaire générative transformationnelle de Chomsky (qui, comme le disait Borgés est un développement réfléchi non pas sur la grammaire du sanskrit (celle de Panini) mais sur l’auto-soumission du langage à lui-même ;  soit ce que les grammairiens arabes appellent l’auto-génération taslimique de Iqra’, premier verset connu du Coran). …Allahu Ghaniyun ‘ani al ‘aalamiine… Et …Inna allah yahdii man yashaa…

A celui qui n’a pas voulu croire que la planète était ronde, le bien aimé a répliqué « la terre est plate comme une orange » : Tous les fruits boivent à la même source. …Tusqaa min maa’in waahid...

L’idée de base est exactement celle là. On peut l’appeler si l’on veut,  La traduction phonématique ou problématique. CECI N’EST PAS UNE TRADUCTION :
1.       Tous les fruits boivent de la même eau.
2.       …Tusqaa min maa’in waahid….
La raison essentielle et évidente pour laquelle l’énoncé 1 n’est pas la traduction de l’énoncé 2, c’est d’abord que le premier énoncé est un énoncé en langue française , sujet-verbe-complément et que le second énoncé est une transcription phonétique en caractères latins de quelques mots extraits d’un verset du texte coranique initialement inspiré en langue arabe. On ne perd jamais rien à être précis.

La deuxième raison pour laquelle l’énoncé 1 n’est pas une traduction de l’énoncé 2,  c’est que l’idée exprimée dans l’énoncé 2 est par exemple que TOUS LES FRUITS SONT ARROSES DE LA MEME EAU (sachant que l’eau descend  Mina al Muzni… , c’est en tout cas ce que j’ai cru comprendre) ; alors que l’énoncé 1 en langue française affirme explicitement l’inverse : c'est-à-dire que par exemple TOUS LES FRUITS BOIVENT DE LA MEME EAU. Il faut être un actant pour agir et donc boire. Il faut être agi pour attendre d’être arrosé. En soi il s’agit exactement de l’opération inverse ou intermédiaire. Quelqu’un doit arroser si quelqu’un veut boire. En d’autre termes des opérations contraires, inverses et intermédiaires, peuvent signifier la même opération : quelqu’un a été arrosé ou a bu. Le fait que les hommes soit Kafir ou Moumin, mécréants ou croyants implique au préalable un principe fondamental c’est qu’ils sont des créatures créés, nous préférons dans ce cas le mot servant au mot esclave. En arabe on dit …Abd…. Donc …Lan yanstankifu annabiyu an yakuuna abdan lillah... Et par exemple …wa laa na’buduhum illaa liyoukkaribbuunaa illa llaahi zulfaa...

            Le type de réflexion ou d’illusion (comme le disent les bouddhistes de la compassion) auquel correspond l’énoncé de ce texte même  peut être considéré comme un exercice de style ou un exercice oratoire (Nahj al Balagha) et a sous d’autre formes été menée par un auteur-écrivain d’Amérique latine aveugle (comme l’écrivain égyptien Taha Hussein qui  a étudié à la Sorbonne et épousé une française) que j’aimais bien et qui s’appelait José luis  Borgés.

L’exercice proposé par Borges dans son livre Fictions était le suivant : lire les Evangiles comme s’ils avaient été écrits par l’écrivain espagnol Cervantès, l’auteur du Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent. Et révolutionner de cette manière la lecture des évangiles. Borges a proposé une autre piste de réflexion intéressante par ailleurs dans son livre. Celle de considérer que Judas le treizième apôtre n’avait pas trahi. Eventuellement de considérer que Judas était le Christ lui-même.
D’un point de vue de théologien arabo-musulman, cette interprétation des évangiles est tout à fait plausible. Si Jésus est Judas, alors on peut considérer que c’est Judas qui est mort sur la croix et Jésus qui a été élevé. …Wa ma qataluuh wa maa ssalabuh wa laakin shubiha lahum... ( …Wa nuuminu bikulli alrussuli…). Et ceci évidemment n’est pas une explication ni une interprétation du Coran, mais l’affirmation et le rappel que ce qui importe avant tout pour un arabo-musulman  c’est de s’en tenir au capital initial de son  savoir. Une certitude inspirée à son prophéte Muhammad. Le fait pour un arabo-musulman de s’en tenir à ses certitudes lui permet de comprendre l’exercice de style de Borgés et de ne pas voir ses propres certitudes bouleversées par ce que nos amis africains du pays mandingue en côte d’ivoire appellent une plaisanterie, au point d’en devenir athée. Beaucoup de français considèrent Borgés comme un écrivain athée, ce n’est pas mon cas.

            Pourquoi ma petite May,  ai-je dit qu’il valait  mieux ne pas suivre ce chemin ? parce que c’est celui de la philosophia. En grec cela veut dire l’amour de la sagesse. L’amour de la sagesse n’est pas forcément une sagesse. On peut aimer une femme sans pour autant l’épouser.


Je dois à Borgés d’avoir compris les latmiyate. Il explique en effet qu’un savant arabe a découvert et voulu traduire Aristote. L’éléve de Platon lui-même éléve de Socrate qui comme on sait non seulement n’a rien écrit mais a été enfermé dans une prison et empoisonné.  Donc ce savant a traduit tout aristote, mais il s’est arrêtté devant la traduction du mot THEATRE. Masrahiya. Il n’avait pas de références dans sa culture arabo-musulmanne concernant la notion de théâtre. Les compagnons de Mohammed n’ont pas construit de théâtre, et ils ne se sont pas fait payer pour jouer de jeu de rôles. Comment donc traduire en arabe la notion de théâtre ?

Certains savants parmi les compagnons du prophète ont dit : il n’est pas nécessaire de traduire Aristote. Ces savants sont aussi contre la traduction des israiliyate. On peut croire et admettre le contenu de tous les livres même si l’on en a lu qu’un seul. D’autres savants parmi les compagnons du prophète (nul ne sait s’ils sont les pires ou les meilleurs) on dit, on peut les traduire, la preuve c’est que dans mille ans les iraniens  vont pratiquer le théâtre pour se rappeler la mort de Hussein Ibnou ‘Ali  radiya allh ‘anhu.. …Inna yawman Inda Rabbika… alors les deux savants avaient raison.

C’est là que tous les savants du prophéte se réjouissent et remercient le prophéte pour son discernement. En effet, le prophéte a aussi dit : kadaba al munajjimun wa law sadaquu. Que le nom de abou hurayra soit béni : Les astrologues ont menti même quand ils ont eu raison. Le discernement du prophéte allait même plus loin que cela : nouminou bil alqadari khayrahu wa sharrahu. Nous croyons au destin qu'il propose le pire ou le meilleur. Le discernement du prophéte allait même plus loin que cela encore et au delà. Il a dit asdaku al haditihi kalaamu allah. La vêrité sincère c’est ce que le Seigneur tout puissant et miséricordieux dit et fait. C’est pourquoi nous prions pour que Abou Hurayra entre au paradis. Sans quoi tous les savants de tous les prophètes iront en enfer.

Que Adonaî Eloim prie et salue tous les prophétes.

Petite May voici la raison (il y en a certainement d’autres) pour laquelle Abdou allah Ibnou zoubayr et Salman le Farsi sont des amis de cœur. C’est ce que les amis de tous les prophètes appellent la Ukhuwa. La fraternité. Quand les français disent Liberté égalité Fraternité : les compagnons de Jesus disent nous savons ce qu’est la fraternité. Tout comme les compagnons de Moîse. Tout comme les compagnons de tous les prophètes. La fraternité est un devoir. Je salue en mes instituteurs et insttitutrices,  en tes maitres et maîtresses qui t'ont appris et m’ont appris le français ou l’arabe ou n’importe quelle autre langue : les COMPAGNONS DU DEVOIR. 

Apprendre ou étudier ou connaître ou pratiquer la langue d’une communauté disait le prophéte Muhammad Ibnou abdallah abou al Qasim (Salla allah alayhi wa sallam) c’est juguler leurs égarements, se prémunir de leurs vices, se garder de leur mal intrinsèque, etc. ad libitum.


MAN TA’ALLAMA LUGHATA QAWMIN AMINA SHARAHUM

Nous n’avons étudié que ce hadith du prophète, petite Althaye, que la salat soit sur luit et le salam. Mais peut être pourrions nous trouver ici les bases d’une réflexion apte à renouveler la pensée pédagogique à l’orée du troisième millénaire. Et peut être contribuer en France dans ton école comme dans la mienne,  comme partout dans le monde du reste, à une renaissance de la pensée philologique et pédagogique. La réflexion sur l’éducation est un axe évident de la pédagogie de Iqra’ même s’il n’est pas nécessairement le seul. Cela seul le Seigneur tout puissant et miséricordieux  et peut être s’il le veut son prophéte et ses prophétes  le savent.

...AAmana arrassuulu...



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